Taken from ANALYSE EMPIRIQUE DES COMMUNICATIONS DISTANTES DANS LE CADRE DU CONTROLE AERIEN by Cécile Dumazeau
Ainsi, Sperber et Wilson (1989) préfèrent parler de connaissances « manifestement mutuelles ». D’après eux un fait est considéré « manifeste à un individu à un moment donné si et seulement si cet individu est capable à ce moment-là de représenter mentalement ce fait et d’accepter sa représentation comme vraie ou probablement vraie ». Ainsi, si deux individus A et B ont les mêmes capacités perceptives et cognitives, un même fait sera considéré manifeste par les deux personnes et ces deux personnes pourront facilement déduire que, ayant les mêmes capacités, ce fait est manifeste pour chacune des deux personnes. Ce fait est « Mutuellement manifeste » à A et B. Les interlocuteurs se construiraient ainsi un Environnement Cognitif Mutuel, qui est l’intersection des représentations individuelles dans lequel se situent tous les faits mutuellement manifestes aux deux individus et les faits qui leur permettent de penser qu’ils partagent vraisemblablement ces faits. Il ne s’agit pas donc d’une certitude de partager la connaissance d’un fait mais uniquement, d’une supposition basée sur des heuristiques.